Intr-un articol publicat pe Contributors.ro, cu titlul Romania intre “papusi” si ostatici, Catherine Durandain demonteaza parerile conform carora politica de la Bucuresti s-ar reduce la dorintele si interesele “marilor Puteri”. “UE la fel ca si Washingtonul nu dau lectii, ci doar reamintesc angajamentele contractuale facute. Daca contractul nu mai convine, atunci cei ce l-au acceptat sa-l denunte, sa-l rupa, a fi membru al UE si a face parte din NATO nu este o fatalitate, o povara. A fost o alegere, cea a presedintilor Iliescu, Constantinescu si Basescu”.

Catherine DurandinFoto: Arhiva personala

La vie politique d’un pays démocratique membre de l’UE et de l’OTAN peut-elle en quelques semaines se réduire à un conflit binaire où les dirigeants ne seraient que des pantins d’une grande puissance ou d’une autre et les citoyens des otages ou des moutons d’un parti ou de l’autre ? Cela, alors que les enjeux socio économiques sont lourds, alors que la question de la situation des Rroms empoisonne la vie politique française, les relations de la France avec l’UE et devrait trouver une solution négociée bilatérale entre Paris et Bucarest: il s’agit de penser ensemble pauvreté, criminalité, et exploitation en Roumanie des Rroms pauvres par des parrains enrichis, impunis !

Puppets ?

Le président Basescu est accusé par ses détracteurs de l’USL et par la presse de gauche tel que Cotidianul d’être un pantin des Etats-Unis. The Voice of Russia lance des accusations analogues. Pour la française que je suis, il devient étrange et dérangeant que The Voice of Russia s’étale dans les colonnes de certains media roumains.

Un rappel : lorsque Traian Basescu élu en 2004 et reélu en 2009, a confirmé une politique atlantiste, il a suivi une ligne choisie par Ion Iliescu dès janvier 1994 avec la signature du Partenariat pour la Paix, première étape de l’intégration dans l’OTAN. Iliescu était-il en 1994, un pantin de Washington ? Etait-il un client des Etats-Unis lorsqu’il accueillait à Bucarest le président Bush après le sommet de Prague en 2002 ? Client des Etats-Unis lorsqu’il engageait des forces roumaines en Afghanistan aux côtés des Etats-Unis et de l’OTAN ?

Non. Iliescu prit ses décisions en tant que président de la Roumanie, libre de ses options.

Un deuxième rappel : soulignons qu’en dépit de ses excellentes relations avec l’administration Bush, Basescu a refusé, toujours refusé de reconnaître l’indépendance du Kosovo, en dépit de Washington. Etait-il devenu d’un coup un pantin de Moscou ? Non : il mesurait le risque de contagion que représentent ces indépendances pour l’équilibre des Balkans et celui de la Roumanie.

Basescu a fait prévaloir l’intérêt national.

Lorsque le Département d’Etat en août 2012 délègue Phlip Gordon, assistant de Hilary Clinton à Bucarest, est-ce pour soutenir un pantin ou en inventer d’autres ? Gordon a des conversations avec Basescu, Antonescu et Ponta. Il est naturel qu’il reçoive des représentants des ONG démocratiques et ne demande pas un entretien avec l’ambassadeur de Russie à Bucarest. Nous ne sommes pas à Yalta 1945 et Gordon n’est pas mandaté pour réaménager des sphères d’influence. Il vient exprimer un message d’inquiétude légitime alors qu’un allié important de l’OTAN sombre dans une crise politique grave qui met en danger des institutions telles que la Justice. Je ne pense pas que Gordon ait réclamé la liste des groupes hostiles aux Etats-Unis, les noms de leurs membres etc… et je n’ai pas vu dans la presse américaine circuler des listes d’ennemis anti américains, conspirateurs. Cela, c’étaient les méthodes utilisées lors de la Chasse aux Sorcières de Mac Carthy du début des années 1950, en pleine guerre froide…

Plus intéressant encore, Gordon a affirmé son soutien aux 11 points avancés par l’UE, 11 points contractuels, gardiens du contrat démocratique, que Bruxelles entend voir respecter par Bucarest sous la conduite du tandem Ponta/Antonescu.

Cette notion de puppet est diffamatoire et simpliste à l’adresse de la classe politique roumaine où des marionnettes seraient aux mains des grandes puissances étrangères ! Elle témoigne du mépris de l’opinion publique envers ses élus.

Otages

Par contre, il semble que dans une fébrilité irrationnelle, certains tel que le colonel Dogaru ait des rêves de capture d’otages : prendre en otage la Cour Constitutionnelle le 21 août si les 9 juges ne décident pas de l’invalidité du referendum du 29 juin. Il serait moins brutal de décider immédiatement de supprimer la Cour Constitutionnelle ! Dogaru reprend le 20 août le message déjà lancé le 1er août, annonçant qu’il va déclencher une action dans la rue… « Nous sortirons dans la rue et nous déclencherons le chaos… Nous défendons la démocratie » !

Quelle surprenante manière de défendre une démocratie que t’interdire aux juges de juger !

Quelle vision !?

Le problème est là, aucune vision !

Il y a quelques mois, Crin Antonescu sur son blog annonçait que la Roumanie avait besoin d’une vision, tout de suite, et sans attendre l’échéance des élections présidentielles de 2014.

Cette vision, au fil des discours du président intérimaire, nous l’attendons. En vain !

Nous entendons : attaques contre l’UE et contre Washington, attaques répétées et proclamation de la souveraineté de la nation roumaine. Qui n’a de leçon de démocratie à recevoir de personne.

Citeste tot articolul si comenteaza pe contributors.ro